Projet

J'ai parcouru la France à vélo en long et en large entre 2009 et 2011 au cours de voyages plus ou moins longs (de 5 jours à 10 mois). Je suis enfin prêt à faire le grand saut et franchir les frontières hexagonales pour découvrir de nouvelles cultures, d'autres paysages et aller encore et toujours à la rencontre des gens.
Je me suis donné les moyens de prendre le temps, ce qui est mon plus grand luxe. Je parlerai donc plus d'un projet de vie que d'un voyage en lui-même. La durée est estimée à une décennie mais évoluera forcément en fonction de mes envies, des opportunités de travail et de rencontres.


Alors pourquoi vouloir partir sur une aussi longue durée ?


C'est peut être évident de le dire mais on n'a qu'une seule vie et je ne m'imagine pas mener une vie du style "train-boulot-dodo" (que j'ai eue jusqu'à aujourd'hui) en attendant la retraite. Je veux profiter de la vie maintenant, faire ce qu'il me plaît quand il me plaît, suivre mes envies, décider et non plus subir, pendant que j'en ai les moyens physiques et intellectuels.
J'aspire à une vie plus simple, plus proche de la nature et avec le moins de contraintes possibles : être libre et vivre, tout simplement ! Je ne me retrouve donc pas dans cette société consumériste, matérialiste, stressante, 'énergievore', superficielle, du 'toujours plus' ... la liste peut être encore longue.
Est-on plus heureux parce que l'on possède le téléphone dernier cri ou/et la voiture la plus puissante ou/et la maison la plus confortable ? De mon point de vue non. Voyager à vélo a permis de me réaliser complètement, j'ai réussi à trouver mon équilibre, je suis heureux et c'est bien là le principal.




Le vélo est à mes yeux le meilleur moyen pour voyager


  • Liberté et autonomie. J'ai avec moi tout le matériel de bivouac pour m'arrêter où bon il me semble et assez de vivres pour plusieurs jours (pour traverser des zones désertiques par exemple). Je ne dépend de personnes et d'aucune infrastructure, je décide de mon rythme de vie, fluctuant selon les jours à la manière des nomades.

  • Rythme. "Hâte-toi lentement". Je reprends à mon compte cette devise des bateliers. A la différence de la marche à pied, le vélo permet de couvrir des distances assez grandes à une vitesse humaine, ni trop vite, ni trop lentement. Il permet de profiter pleinement des paysages, surtout dans les montées de cols en montagne !!

  • Respect de la nature. Quel bonheur de découvrir le monde à la force de ses mollets, en polluant le moins possible et sans émettre de bruit. On est en contact direct avec les éléments naturels, on fait corps avec eux même si je n'aime pas être mouillé, même si je râle contre le vent contraire ou que je dois me protéger des morsures du soleil l'été ou du froid l'hiver. 

  • Proximité avec les locaux. Le cyclo-voyageur prend les plus petites routes, quand cela est possible, il est donc amené à traverser des régions très souvent délaissées par le tourisme de masse. Il suscite en conséquence la curiosité et la sympathie des locaux, les échanges sont très fréquemment dénués de tous rapports mercantiles. La découverte de l'autre et le partage, valeurs universelles, prenant le dessus.

  • Entretenir son corps. C'est loin d'être la 1ère motivation mais le fait de faire du vélo tous les jours permet de faire du sport de façon agréable tout en voyageant. On vieillit mieux !

  • Economique. Du fait de l'autonomie qu'il me procure, le vélo me permet de voyager à bas coût et de continuer l'aventure plus longtemps, ce n'est qui n'est pas négligeable.




Je termine enfin par quelques phrases trouvées lors de mes nombreuses lectures sur le voyage à vélo qui reflètent assez bien ma pensée. Si je m'en souviens bien, elles sont le propos de Claude Marthaler :

"Les trajets des voyageurs coïncident souvent avec des quêtes initiatiques qui mettent en jeu l'identité. C'est à partir de là que le voyageur et le touriste se distinguent et s'opposent radicalement. L'un quête sans cesse et se trouve parfois, l'autre ne cherche rien et, par conséquent, n'obtient pas grand chose."

"La passion du voyage ne quitte pas le corps de celui qui a expérimenté les poisons violents du dépaysement et de la solitude existentielle."

"La solitude de le steppe et des hautes plateaux est peut être la meilleure des compagnes pour le voyageur qui souhaite errer librement dans les replis de ce vaste monde."


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